vendredi, novembre 24, 2006

« Au Canada il y a de la place pour tous » assurent Stephen Harper et les chefs Indiens... sauf pour les Métis et les C.F. !!!

À mettre au dossier des Métis avec un gros tag rouge ! Surtout en ce qui concerne la récrimination du grand chef Ghislain Picard qui dit textuellement :

« Les Premières Nations du Québec se réservent le doit d'affirmer leur statut de nations, quoi que tout autre gouvernement puisse laisser entendre. » « La reconnaissance d'un gouvernement par un autre gouvernement ne peut avoir de sens que grâce à des négociations qui permettent de confirmer la compréhension mutuelle de la nouvelle relation.» « Les droits ancestraux et les droits issus de traités des Autochtones, cités dans la Loi constitutionnelle de 1982, octroient juridiquement un statut unique aux Premières Nations. La Commission royale sur les peuples autochtones, qui a publié son rapport final il y a 10 ans cette semaine, a largement entériné nos droits et titres et a montré la voie aux Premières Nations et à tous les Canadiens. Cependant, le Canada n'a pas agi conformément aux droits ancestraux et issus de traités des Autochtones.»

Voilà qui est dit, fort bien dit et affirmé sans ambages à la face du pays. Que les Métis du Québec la retiennent bien celle-là. Parce qu'elle exprime une évidence criante à laquelle nous nous accrochons mordicus, cette bonne parole du représentant des Indiens du Québec marque aussi toute l'incohérence du discours de ces mêmes chefs indiens qui nous refusent ce qu'ils reprochent au gouvernement fédéral.

À mettre en exergue dans notre requête d'injonction appelée à être déposée d'ici peu pour intégrer —pleinement— la table de pourparlers sur l'Approche commune...

Russel Bouchard


Les Premières Nations veulent plus de clarté quant à la motion sur la "nation" présentée par M. Harper

http://www.newswire.ca/en/releases/archive/November2006/23/c8196.html

OTTAWA, le 23 nov. /CNW Telbec/ - Faisant référence à la motion présentée hier par le premier ministre Harper, l'Assemblée des Premières Nations demande au premier ministre de préciser sa position de façon à rendre justice au statut et au rôle des Premières Nations au Québec et dans l'ensemble du Canada.

Le chef national Phil Fontaine a déclaré : "Conscients comme nous le sommes de notre propre histoire et de notre identité, nous désirons respecter les autres collectivités et les autres traditions au Canada. L'APN a été et reste ouverte à la reconnaissance de la nature de la société québécoise, reconnaissance qui tient compte de caractéristiques uniques comme le français langue majoritaire dans cette province. Il est important toutefois qu'une telle reconnaissance soit accordée d'une façon qui ne rejette ni ne réduise d'aucune façon l'identité nationale des Premières Nations, au Québec comme partout au Canada."

Le chef régional de l'APN pour le Québec et le Labrador, Ghislain Picard, a ajouté que : "Les Premières Nations du Québec se réservent le doit d'affirmer leur statut de nations, quoi que tout autre gouvernement puisse laisser entendre." M. Picard a ajouté que : "La reconnaissance d'un gouvernement par un autre gouvernement ne peut avoir de sens que grâce à des négociations qui permettent de confirmer la compréhension mutuelle de la nouvelle relation." Les droits ancestraux et les droits issus de traités des Autochtones, cités dans la Loi constitutionnelle de 1982, octroient juridiquement un statut unique aux Premières Nations. La Commission royale sur les peuples autochtones, qui a publié son rapport final il y a 10 ans cette semaine, a largement entériné nos droits et titres et a montré la voie aux Premières Nations et à tous les Canadiens. Cependant, le Canada n'a pas agi conformément aux droits ancestraux et issus de traités des Autochtones.

En fait, les Premières Nations de tout le Canada sont frustrées du manque d'attention et d'action que suscitent les questions les intéressant. Au moment même où le gouvernement du Canada dépose cette motion, il s'oppose catégoriquement à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples indigènes. L'opposition du Canada à cette déclaration non exécutoire, qui n'établirait que des normes minimales quant à la dignité, à la survie et au bien-être des peuples autochtones, est peu scrupuleuse et contradictoire.

"L'annonce d'un surplus plus important que prévu et de réductions d'impôts additionnelles par le ministre Flaherty représente également un autre coup dur pour les Premières Nations", a fait remarquer le chef national. "Malgré que les crises croissantes sur le plan socio-économique au sein des Premières Nations dans l'ensemble du Canada soient bien connues, nous ne recevons ni reconnaissance ni investissement."

"Nous croyons toutefois que les Canadiens se soucient de ce fait et que, si l'occasion leur était offerte, ils appuieraient nos programmes visant à corriger les problèmes disproportionnés auxquels font face nos collectivités en matière de santé, d'éducation et de logement", a ajouté le chef national. "Le défi est que le gouvernement du Canada agisse concrètement, reconnaisse les Premières Nations et travaille finalement avec nous dans le meilleur intérêt des membres des Premières Nations et de tous les Canadiens. Il serait très triste que, à moins de constituer un bloc de circonscriptions girouettes
potentielles, votre voix, peu importe vos droits, soit sans valeur dans ce
pays."

"Au Canada, il y a de la place pour tous", a déclaré le chef national en concluant. "Le premier ministre, Stephen Harper, et tous les gouvernements qui suivront devront chercher un équilibre en matière de droits des Québécois, des Premières Nations et des autres Canadiens afin d'assurer la prospérité de ce pays que nous partageons tous."

mercredi, novembre 22, 2006

Baux de villégiateurs - « Des Blancs inquiets ».

Bien que cette nouvelle du journaliste Marc St-Hilaire dit bien ce qu'elle doit dire, il faut déplorer le fait conséquent que les Indiens sont encore une fois confondus dans « Autochtones ». Comme si l'un et l'autre étaient synonymes, ce qui n'est absolument pas le cas !

Si « des Blancs sont inquiets », c'est plus précisément en raison de l'Approche commune qui, même si le traité n'est pas encore signé avec les Ilnutsh, accorde déjà, dans l'illégalité gouvernemantale la plus absolue, tous les droits ancestraux de ces territoires aux Indiens alors que les Métis, eux aussi, en sont les ayant droits naturels. Selon l'article 35 de la Constitution canadienne de 1982 « peuples autochtones du Canada : s'entend notamment des Indiens, des Inuits et des Métis ».

Pourtant pas compliqué...

Russel Bouchard


Des Blancs inquiets
Marc St-Hilaire
Le Quotidien

L'accès à la forêt publique québécoise sera de plus en plus difficile pour les Blancs, selon les dirigeants du Regroupement des locataires de terres publiques (RLTP).

Vice-président régional du Regroupement, une organisation de 1400 membres dans la région et 5500 au Québec, et responsable du dossier de l'Approche commune, Réjean Thibeault entretient en effet de multiples craintes quant aux pouvoirs qui seront accordés au peuple Innu en matière de gestion du territoire.

Déjà, analyse-il, les Autochtones ont utilisé le système en leur faveur pour fins de négociation, paralysant ainsi l'octroi ministériel de sites de villégiature dits au premier requérant (au Nord du 50e parallèle). Sur plus d'une centaine de demandes de bail de villégiature au premier requérant effectuées depuis mars dernier, seulement 27 ont reçu une réponse gouvernementale. Sept d'entre elles ont été rejetées.

"L'octroi des baux de villégiature au premier requérant a été paralysé par les Autochtones qui ne se sentent pas suffisamment consultés et qui considèrent qu'il y a non-respect des règles de densité. Ils ont apporté le dossier à la table de négociation. De notre côté, on interprète cela comme un droit de veto auquel les Innus n'ont pas droit. Mais comme ce genre d'affaire est très politique, dès que les Autochtones s'offusquent, tout arrête", martèle le vice-président.

Appuyé de son président, Claude Boudreault, Réjean Thibeault maintient par ailleurs que les négociations entre les gouvernements et la nation innue se déroulent en vase clos, à l'insu de ceux qui profitent depuis toujours de la forêt.

Qui plus est, exprime-t-il, les négociateurs blancs affectés à la table de négociation n'ont aucune idée des réalités qui définissent la culture régionale concernant l'accès au territoire forestier.

"Ces négociations sont très inquiétantes puisque, au cours de l'histoire canadienne et québécoise, nos élus ont toujours acquiescé aux demandes des Autochtones. Nous avons été habitués à ce phénomène. La question se pose : pouvons-nous avoir confiance, aujourd'hui, en nos représentants politiques?", questionne Réjean Thibeault.

Dans la suite de la triste affaire Mignot (Alfred !) - Les Métis de la CMDRSM se désafilient du FFI

* FFI (Forum International de la Francophonie)

Madame Vallée,

Devant l’immobilisme caractériel de certains protagonistes dans l’affaire qui nous concerne je vous fais part, par la présente, de notre décision après consultation avec l’exécutif du Conseil et à ma demande expresse, quant à notre participation au Forum-Internalitional-Francophone.

Vous n’êtes pas sans savoir Madame Vallée que nous avons emprunté la voie des tribunaux pour que soient reconnues nos prétentions quant au registre de nos droits ancestraux et territoriaux sur l’ensemble du territoire du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan. Cette démarche nous met à l’abri pour un temps des « discoureurs » institutionnalisés , universitaires, journalistes et politiciens qui peuvent maintenant dire ce qu’ils veulent, seuls, sur la Place de la Cité, comme ils le souhaitent. Cependant par respect pour le processus juridique et les cours de justice, il serait inconvenant de notre part d’aller plus avant dans ces dérapages idéologiques dont nous sommes aujourd’hui les témoins et victimes. Aussi je vous demande incessamment, tout en étant conscient de votre tristesse à cet égard de bien vouloir aviser les gens du FFI-Québec de notre retrait comme membre corporatif.

Si le Forum Francophone International- Québec existe pour « servir la cause nationale du Québec (sic !), nous considérons que c’est un dérapage majeur, une usurpation, de la fausse représentation auxquels nous ne voulons souscrire d’aucune manière. Nous y étions pour la langue française ! C’était là l’expression de notre solidarité, comme peuple, envers LA francophonie. Non pas UNE francophonie récupérée et rapetissée à la dimension de quelques retraités émérites nostalgiques des « Etats généraux de 68», porteurs des germes nihilistes qui ont abouti en quatre décennies à peine à la désintégration du Québec et qui ont ouvert la voie au pillage systématique des ressources de l’arrière-pays au seuls bénéfices des centralisateurs « montréalistes ». Les « vrais » responsables de la « libanisation » (sic !) des territoires québécois et pire encore de « l’africanisation » de l’économie du Québec ne seront-ils pas ces gens qui ont ces-jours-ci la gâchette rapide du haut de leur chaire de certitudes? Cette génération d’intellectuels qui se croit à l’abri de tout...sous le parapluie idéologique de l’oubli (sic !), comme si l’hyper tolérante nation civique était devenue une panacée, une thérapie à leur faiblesse et leurs tares ou pire encore un avenir envisageable pour les autochtones de ce pays, les Indiens , les Métis, les Inuits...et les Canadiens-français?

Les Métis sont des gens pragmatiques aussi, que la magie des mots, s’ils ne sont imprégnés d’authenticité, de respect et de partage, n’impressionne guère. Nous aussi avons nos rêves, nos légendes et nos fables. C’est pourquoi nous pensons que notre solidarité et notre désir de construire dans la francophonie s’exprimera sans doute mieux et de façon plus cordiale vers l’ouest avec nos frères du Manitoba entre autres ou plus à l’est au Nouveau-Brunswick et dans l’Acadie française où bon nombre parmi nous ont des racines vivaces et productives.

En terminant je voudrait vous dire toute ma gratitude et mon admiration pour votre ténacité, votre loyauté et votre authenticité. Vous avez été pour tout le monde, dans cette aventure un lien efficace et ouvert. Merci encore et à bientôt.

Richard Harvey
Administrateur de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan.
P.S Je laisse à votre discrétion le soin de faire cheminer ce document comme bon vous semble.

samedi, novembre 18, 2006

Pour commander mon dernier livre, « La longue marche du peuple oublié »...

Il vous suffit d'envoyer un chèque ou un mandat postal de 29$, ce qui comprend le coût du livre, les taxes et les frais de transport, et expédier le tout à :

Russel Bouchard,
33 St-François,
Chicoutimi (Saguenay),
Qc.
G7G 2Y5



Le Domaine du Roi, le coeur du pays des Métis de la Boréalie.


jeudi, novembre 16, 2006

Le Peuple Métis attaqué sur son flanc gauche par la droite néolibérale et néocoloniale française — Inacceptable !!!

L'encre de mon dernier livre, « La longue marche du peuple oublié », n'est pas encore sèche, et voilà que la droite néolibérale et néocolonialiste française, et son chapitre néonationaliste québécois, ont pris prétexte ces derniers jours pour torpiller les aspirations d'un peuple qui a décidé de se remettre en marche après un siècle et demi d'écrasement. À ce que je peux comprendre, par la rudesse des coups d'ergots carabinés sur le renom de son auteur par quelques mentors de cette frange aux accointances bien obscures, cette remise en route de l'ours métis boréalien dérange pour la peine des plans dans lesquels notre pierre tombale semble être déjà taillée, burinée et posée par ces gens dans le grand cimetière des peuples disparus. (voir les commentaires publiés dans les textes précédents)

L'un d'eux, M. Alfred Mignot, du journal virtuel Vox Latina, une personnalité parisienne fort connue de la francophonie néolibérale, dans une série de lettres ouvertes adressées ce 11 novembre 2006 à plusieurs Québécois, que : « Les logorrhées verbales du métis graphomane ne me semblent guère servir la cause nationale du Québec. Et cette approche ethniciste de l’identité relève plus d’un tropisme anglo que de la culture que nous, Français de France et du Québec, avons de la Nation. Une Nation bien métissée par sa longue Histoire et les vagues successives de migrants, nous le savons bien. Pour autant, se revendiquer en tant que métis ne me paraît guère inclusif, mais une posture essentiellement inspirée par le ressentiment, plus prisonnière du passé que porteuse d’avenir. » « Au risque de vous heurter encore, écrit-il dans une autre lettre adressée cette fois-ci à notre amie Marie-Mance Vallée, j’aimerais vous dire que je vous considère Française, comme vous l’avez d’ailleurs justement revendiqué dans d’autres courriels et articles ; [...] [ce qui veux dire] Française du Canada, comme d’autres le sont de Bretagne, du Perche, du Poitou ou d’ailleurs, qu’importe. »

Pour répondre à ce monsieur qui vit de l'autre côte de la grande marre atlantique, prenons le temps de préciser qu'il est au seuil de l'ingérence étrangère dans mon pays en plaidant ainsi en faveur d'un certain néonationalisme devenu rétrograde chez nous, et que nous nous disons Métis comme on se dit Indien, Inuit, Québécois, voire... Français, ce qui, au demeurant, est une attitude fort noble et fort acceptable en soi. S'il y a un peuple qui est ouvert aux autres peuples de la Terre, partout au Canada, c'est bien le peuple Métis, justement né de la rencontre des peuples et des continents. Nous acceptons en notre sein tous ceux et celles qui veulent y entrer pour construire quelque chose de sain en terme de société. Si nous avons décidé de nous affirmer collectivement, c'est justement pour ne pas mourir sous la houlette, les foulages au pied et les faux traités d'alliances des gouvernements coloniaux québécois et canadiens qui ont entrepris, voilà 150 ans, et qui s'y activent, à coups redoublés aujourd'hui, de nous faire disparaître de la mémoire collective planétaire, un crime contre l'humanité.

Que M. Mignot et ceux qui pensent comme lui comprennent bien que si les néocolonialistes québécois l'entendent ainsi —c'est-à-dire « Française du Canada, comme d’autres le sont de Bretagne, du Perche, du Poitou ou d’ailleurs, qu’importe. » (sic)— il est hors de question que les Métis du Québec acceptent de devenir ainsi et à nouveau une province de cette partie de la France, métropolitaine, anachronique, rétrograde et colonialiste qui a déjà prélevé plus que son dû de l'Amérique française et des Métis qui l'ont servie comme on sert un père qui aime mal ses enfants. À défaut de l'accepter, qu'il comprenne bien que, peu à peu, comme les anciens descendants d'esclaves des États-Unis, d'Angleterre et... de France, le Peuple Métis redécouvre sa fierté d'être. Qu'il se veut unique et solidaire et qu'il en a fini avec les maîtres, furent-il de Québec, de Montréal, d'Ottawa ou de Paris qui est cette partie de la France qui avait justement obligé Voltaire à l'exil après l'avoir par deux fois embastillé pour ses idées et pour avoir combattu la tyrannie. Et que si Voltaire aimait tout autant l'Angleterre que la Prusse de Frédéric II, comme il le lui a reproché, c'est justement pour fuir la tyrannie de salons qui logeait à Paris et à Versailles, cette même tyrannie que les Français durent placer sous la guillotine pour s'en libérer...

Russel Bouchard
Le Métis
(Adaptation d'une chronique rédigée le 11 novembre 2006)

mercredi, novembre 15, 2006

Métis et métis, une majuscule qui fait toute la différence ! Coupons court de suite à la banalisation des premiers dans la confusion du rien du tout

Une dernière lettre pour fermer ce dossier ; celle de notre concitoyen Richard Harvey (CMDRSM) adressée à M. Albert Salon (FFI)


Monsieur Salon,
Je vous remercie de l’attention que vous nous portez. Aussi me permettrez-vous de soumettre ces éléments à votre attention en guise de réponse, bien incomplète j’en conviens, mais qui n’en constituent pas moins une tentative honnête pour clarifier un tant soit peu, notre "distinction".

Je ne suis pas de ceux qui banalisent les différences au point de les éteindre. Je ne suis pas ce « québécois » que vous semblez chercher en moi, ni ce Canadien ostracisé systématiquement par les différentes factions nationalistes qui se réclament de tous les métissages de la planète sauf de l’anglo-saxon « Canadian » bien sûr, qu’ils considèrent comme une tare, et qui se trouve dans la grande majorité des lignées généalogiques dites de « souche » au Québec et même ailleurs ; je suis simplement Métis. Métis dont les droits ancestraux et territoriaux sont garantis de protection, selon le sens de l’article 35 de la loi constitutionnelle canadienne confirmés par la jurisprudence du droit autochtone canadien. Je suis du même bord que Max Gros-Louis, chef de Wendake, que Gilbert Dominique, chef de Mashteuiash et que Ghislain Picard Grand Chef des premières Nations du Québec. Je ne suis ni québécois, ni canadien. Je suis Métis! Est-ce que ce sera pire parce que c’est moi qui l’affirme aujourd’hui ? Sans doute puisqu’on veut nous ( les Métis de la CMDRSM) faire porter l’odieux de l’échec de la mise à mort des peuples fondateurs de ce pays. Sans doute aussi parce que nous refusons de mourir pour que naisse l’Autre, cette utopique nation civique rêvée par les néo nationalistes québécois particulièrement depuis le dernier échec référendaire.

Elle est là la frontière entre un Métis et un non-Métis monsieur, pas ailleurs. Se proclamer Métis c’est prendre conscience que nous sommes un peuple avec une culture « distinctive » avec des droits que d’aucuns voudraient voir s’éteindre à tout prix. C’est refuser de s’en remettre encore une fois à ceux qui nous ont trahi deux fois plutôt qu’une, ces politiciens, ces clercs, ces idéologues institutionnalisés, ces élites médaillés de l’histoire sociale et tous ces « honoris causa » patentés qui sont entrés dans le vingt-et-unième siècle à reculons. Les Métis sont des gens pacifiques, conscients du caractère universel de la différence, qui respectent ce principe, qui entendent être respectés en vertu de ce même principe, et qui sont systématiquement pour l’égalité des chances pour tous, dans le respect de la différence de chacun. Quoi dire de plus ?

Que nous sommes francophones ? Bien sûr que nous le sommes. Et cet attachement – cet amour devrais-je dire- que nous avons pour notre langue est inconditionnel. Par delà les idéaux politiques, économiques ou sociaux nous sommes et demeurons solidaires de la francophonie. Nous n’avons à ce titre que faire d’une « francophilie » frileuse, typiquement « montréaliste » et hyper tolérante qui semble être devenue l’apanage des partisans de la nation civique où la sommes de tous les droits individuels semble primer sur l’intérêt du plus grand nombre. Très peu pour nous encore monsieur ! Nous ne sommes pas flous, pas une machine à diviser mais une réponse, tout au moins une alternative entre le « Nous » québécois et le « Nous » distinctif.

Nous sommes un « peuple » distinctif. Nous sommes conscients, nous, que d’autres le sont aussi ! Nous souhaitons que d’autres le soient. Ce sera d’ailleurs de plus en plus dans le monde un objet de revendications dominant qui au contraire de ce que vous affirmez, nous distinguera tous autant que nous sommes pour le meilleur de l’humanité, dans la dignité, la fraternité et la liberté.

C’est du moins ce que je nous souhaite.
Respectueusement,

Richard Harvey, Métis

lundi, novembre 13, 2006

L'affaire Mignot vs les Métis - Ou l'art de se mettre les pieds dans les assiettes des autres...

Mise en situation
Pour ceux et celles qui n'ont pas eu vent de cette bien désolante affaire où les Métis du Québec ont dû essuyer les attaques atrabilaires de M. Alfred Mignot qui nous a écrit « de son bureau à Paris » (!), il s'agit de savoir qu'elle s'est déroulée au cours de la dernière fin de semaine dans le contexte de la publication du livre « La longue marche du Peuple oublié » et des hommages qui ont été acheminés à son auteur après qu'il eut été honoré du titre d' « historien officiel » de l'Union Métisse Est-Ouest.

L'affaire ne pouvant plaire à tout le monde, M. Mignot, fondateur du magazine français Vox Latina qui est l'organe officiel du FFI (Forum de la Francophonie Internationale, qui a justement banni de sa tribune les Métis de la CMDRM), en prit ombrage. Il eut la mauvaise idée de tourner ses canons vers les défenseurs de la cause métisse du Québec pour se mêler d'un débat pan-canadien et pan-québécois où il n'est définitivement pas le bienvenu (pièce 1) et ce qu'il convient d'appeler de l'ingérence étrangère dans un pays souverain. Il y eut évidemment riposte de ma part (pièce 2) ; le qui proquo s'envenima au point où M. Albert Salon, président très respecté du FFI et homme de qualité que nous estimons pleinement, dut prendre le clavier dans l'espoir de retirer de la mare la ramée de boulets tirés par M. Mignot (pièce 3), et le tout fut finalement conclu par Richard Harvey, membre tout aussi respecté de la CMDRM et Répondant auprès du Conseil de la CMDRM qui est membre affilié au FFI-Québec (pièce 4).

Voilà pour l'essentiel. Ces pièces sont à mettre au dossier de la lutte des Métis de la Boréalie pour la reconnaissance de leurs droits et le rétablissement de leur mémoire.

Russel Bouchard

PIÈCE 1
« Les logorrhées verbales du métis graphomane ne me semblent guère servir la cause nationale du Québec. Et cette approche ethniciste de l’identité relève plus d’un tropisme anglo que de la culture que nous, Français de France et du Québec, avons de la Nation. Une Nation bien métissée par sa longue Histoire et les vagues successives de migrants, nous le savons bien. Pour autant, se revendiquer en tant que métis ne me paraît guère inclusif, mais une posture essentiellement inspirée par le ressentiment, plus prisonnière du passé que porteuse d’avenir.

Quant à se réjouir publiquement de cette misérable missive de félicitations venue de Ferney-Voltaire, quelle bêtise et quelle imposture ! En effet, il n’y eut guère d’auteurs plus anti-Français que Voltaire, plus anglophile, et plus méprisant pour nos colons défricheurs et inventeurs du Canada (cf. “les arpents de neige”).

Voilà qui est dit! J’ajoute que je sais déjà ce que nos courts messages vont provoquer comme bordée d’injures de la part du graphomane parano, qui m’a déjà insulté publiquement sur la toile, car ce monsieur ne supporte guère la contradiction et suspecte tout un chacun d’être un agent double... du fédéralisme ou du racisme anti-métis, je ne sais précisément, car sa pensée s’embrouille au fil de ses nombreuses missives...

Bien cordialement,

Alfred Mignot,
depuis Paris »


PIÈCE 2
Ne tirez pas sur le pianiste !

Pour ceux et celles qui n'ont pas suivi et qui ne peuvent disposer de toutes les pièces pour se comprendre dans ce chaos, reprenons l'histoire à ses débuts.

Voilà ! J'ai reçu des hommages de partout pour mon dernier ouvrage qui met en exergue la lutte des Métis de la Boréalie. J'en étais heureux et j'ai exposé ce bonheur sur mon blogue d'Akakia. Des gens associés au combat nationaliste du Québec et au FFI, en l'occurrence J.-L. Dion et Alfred Mignot (fondateur du FFI), s'en sont pris publiquement à cette reconnaissance que je n'ai pas cherchée mais qui me va droit au coeur. Ils m'ont fustigé de tous leurs feux et se sont même acharnés à en remettre dans les braises pour alimenter une campagne de salissage indigne qui a certainement d'autres buts que ma simple personne.

Je le répète : Je n'ai pas cherché cette querelle ! Elle m'a été imposée et est venue des sommets de la francophonie internationale. Mais en quoi, dites-moi, cela peut-il indisposer quelqu'un que mon travail d'historien soit enfin reconnu, après 35 ans d'efforts ? Curieusement, même si j'ai voué ma vie à la défense des droits des Canadiens français, des Métis et de la langue française, ces éloges sont venus du Canada anglais, des fédéralistes et des voltairiens de France, des gens qui méritent mon respect et mon amitié tout autant que les franco-québécois, ne vous en déplaise. On peut aimer son père et sa mère sans que cela ne soit un problème pour personne.

À voir l'acharnement que met M. Mignot, encore ce matin, à colporter ses plus vives injures à mon endroit, je comprends que je suis la cible d'un haut-lieu dont les ramifications m'échappent. Comprenez encore que tout ce que j'ai acquis en ce bas monde, y compris l'honneur et la notoriété, je ne l'ai pas volé. C'est le travail, la détermination et la lutte que je mène pour la liberté et la justice qui me valent mes lettres de noblesse. On me salue pour mes écrits et ma lutte, je lève mon chapeau et remercie ceux qui me saluent. On me tire dessus, je fais ce qu'il me semble juste et honnête de faire pour ne pas périr sous ces feux.

S'il y a une autre alternative d'éviter ces indignes attaques, enseignez-les moi. J'aime mieux la paix que la guerre, mais moins la mort et le déshonneur que la guerre...

Russel Bouchard
Le Métis


PIÈCE 3

Chers amis du Québec et protagonistes de ce qui me paraît, comme au sage Antoine Courban, être une querelle bien vaine, parce que sans vrai fondement et destructrice

Je suis le président du FFI-France, et pense pouvoir, au nom de cette section française de ce qui veut être un trait d'union, un socle d'actions communes entre nos divers FFI, poser les questions suivantes :

1) Notre langue commune n'est-elle pas menacée autant au Québec qu'en France, en Wallonie, à Bruxelles, en Suisse, et ailleurs, non seulement par les facteurs internes - notamment d'éternelles divisions et "querelles gauloises" - de chacun de nos pays, mais encore par les mêmes pressions extérieures?

2) N'avons-nous pas tous - y compris les protagonistes de la récente querelle - voulu lutter ensemble pour cette langue, et compris qu'il fallait intensifier la lutte par tous les moyens, en commun?

3) N'avons-nous pas, en France, soutenu autant que possible les efforts des "gens du pays" de l"autre côté de la grande mare, de quelque "souche" qu'ils soient?

4) Peut-on pour autant sérieusement faire au FFI-France le reproche de vouloir disputer au Canada ce cher Québec, et l'Acadie avec?

5) Qu'est-ce qu'un métis, de sangs comme de cultures?

6) Ne sommes-nous pas tous des métis, non seulement de cultures, mais de sangs? La France n'a-t-elle pas eu elle aussi une longue histoire de métissage de sangs les plus divers? Nous le revendiquons parce que nous nous en sentons enrichis. La France n'est-elle- pas engagée actuellement dans un métissage de sangs encore plus divers? Ne voyez-vous pas dans nos rues tous ces couples et groupes très "mêlés" (au sens français de ce terme) parler, jouer, travailler, agir, aimer, ensemble?

7) L'histoire du Québec, du Canada, ne nous a-t-elle pas appris que le métissage entre Français et autochtones fut pendant les premiers siècles de la Nouvelle France, et est resté par la suite, un caractère qui a beaucoup distingué la présence française de celle des Anglais? Fallait-il peut-être préférer l'apartheid - et parfois le génocide - pratiqués par les Anglo-saxons?

8) Sans même proférer l'accusation de communautarisme, ne peut-on émettre de sérieux doutes sur la pertinence de la distinction. Il y aurait d'un côté des autochtones "de sang pur" mais déjà métis de Cris, de Montagnais, d'Attikameks, de Hurons. Il y aurait d'un autre côté des Français "purs", c'est-à-dire en fait de sangs "poitevino-normando-bretonno-basquo-champenoiso-parigot". Il y aurait enfin les vrais "métis", les vôtres en ... Boréalie, Abitibi, Acadie ou ailleurs?
Prenons un seul exemple, hors Québec actuel pour éviter de froisser quelque Québécois. Il s'agit de ce qui est actuellement le Maine aux Etats-Unis. C'était une partie de la Nouvelle France qui allait au sud jusqu'à la rivière Kennebec. Sous Louis XIV, le bastion-glacis de résistance française aux Colonies britanniques (fort peuplées) juste au sud. Vous vous souvenez de ces quelques familles de Français (dont la dynastie des Saint-Castin originaires de Pau) qui "tenaient" tout ce territoire parce qu'ils étaient en symbiose, et en métissage total, avec les Abénakis. Qui, là-bas, parmi les descendants de Français et d'Abénakis, est totalement sûr de n'avoir pas au moins un peu de "sang des autres" dans ses veines?

9) Que signifie cette distinction? Est-elle utile? Qui veut la faire? Pourquoi? Quelle que soit l'intention de ceux qui veulent "trier", qui profitera le plus du difficile tri?

10) Les actuels métis sont-ils défavorisés par rapport aux "purs" de l'un ou l'autre côtés? Comment le sont-ils? La séparation, le tri, sont-ils une condition de l'amélioration du sort de ceux qui s'estimeraient lésés?

11) Pour en revenir à notre cause, à la lutte des FFI, n'avons-nous pas besoin d'une Marie-Mance passionnée, bouillante de colère, à l'ardeur chercheuse, ainsi que d'un Russel Bouchard qui aime manier la langue, ainsi que des Richard Harvey, Jacques Bergeron, JL. Dion, et de tous les autres, de tous vous autres?

Alors pourquoi vous battre entre vous, et faire le jeu de nos adversaires trop contents de vous voir vous étriper?

Je ne connais que quelques-uns des protagonistes, je n'en jugerai donc aucun. Permettez-moi seulement d'attester qu'Alfred Mignot, Secrétaire Général du FFI-Monde et créateur de ce précieux supoport qu'est Voxlatina, n'est ni néo-libéral ni impérialiste. C'est un vrai soldat au service de la cause commune.

Donc : halte au feu! Serrez-vous la main et resserrez vos rangs! Marie-Mance, je fais appel à vous...

Bien cordialement. A. Salon.


PIÈCE 4

Monsieur Salon,
Pour répondre à toutes les questions que vous posez dans votre adresse aux protagonistes de « l’affaire Mignot », il faudrait beaucoup de temps et de tact pour ne pas nous laisser distraire ou entraîner dans des dédales polémiques ou encore dans les méandres et les contorsions de pseudos intellectuels dilettantes.

Nous avons bien tenté de répondre à votre questionnement par ailleurs très pertinent via ce « précieux support », Vox Latina que dirige M. Mignot. Résultat : nous avons été envahis par la faction extrême des néo nationalistes québécois, puis bannis. C’était écrit ! C’est toujours le même scénario. Des assauts, des injures, des grossièretés puis le bannissement. Voilà comment l’ont peut tenir dans la noirceur et réduire au silence une voix qui rompt avec le discours patenté, et qui dénonce le piège que l’ont a tendu à la nation canadienne-française, aux Métis et aux Indiens, a ces peuples fondateurs sans qui rien de ce que vous pouvez percevoir du pays « du Québec » n’aurait été possible. Et c’est à ces peuples fondateurs que l’on a trahis et qui ont entrepris de reprendre ou de garder leur place en Amérique que l’on demande aujourd’hui de serrer les rangs et de se laisser mourir comme l’ont accepté les néo nationalistes québécois, pour que naisse ce pays dédié à « L’Autre », cette utopie dont on ne sait rien et qui arrive de nulle part ?

Cela n’est pas sérieux Monsieur Salon ! Il est d'ores et déjà trop tard pour ce pays moribond que beaucoup trop de vos concitoyens français ont idéalisé. Il faudra nous prendre comme nous sommes : des ayants droits naturels, riches de l’expérience du pays réel, qui reprennent le contrôle de leur destinée. L’éveil de l’ours endormi, le rappel de la mémoire !

Mes respects, Monsieur Salon,

Richard Harvey, Métis
Répondant auprès du Conseil de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan comme membre du FFI-Québec

samedi, novembre 11, 2006

« Les anglophones préfèreraient accorder le statut aux Métis et aux Autochtones plutôt qu'aux Québécois »

La nation divise le pays!
Hélène Buzzetti
Édition du samedi 11 et du dimanche 12 novembre 2006
Mots clés : autochtones, nation, Québec (province), Canada (Pays)

Les anglophones préféreraient accorder le statut de nation aux Métis et aux autochtones plutôt qu'aux Québécois

Ottawa -- On s'en doutait, mais un vaste sondage pancanadien le confirme: la reconnaissance de la nation québécoise plaît aux francophones du pays mais agace profondément les anglophones. Ceux-ci sont même davantage prêts à accorder le statut tant convoité aux Métis et aux autochtones qu'aux Québécois.

Un sondage Léger Marketing, effectué pour le compte de l'Association d'études canadiennes et dont Le Devoir a obtenu copie, montre qu'il existe une grande confusion dans la signification du terme «nation». Non seulement les divers groupes au Canada n'accordent pas à ce mot la même signification, mais à l'intérieur d'un même groupe on n'accorde pas au mot la même portée selon qu'on l'attribue à une catégorie d'individus plutôt qu'à une autre. Beau problème!

«Je n'ai pas l'impression que leur conception de la nation est la même que celle qu'on attribue aux Canadiens, explique Jack Jewab, le directeur exécutif de l'Association d'études canadiennes. La nation veut dire différentes choses pour différents groupes. Ça soulève un problème important sur le plan intellectuel parce qu'on a tendance à utiliser le concept sans préciser de quoi on parle. Ça laisse la population dans l'ambiguïté, et cette ambiguïté est fortement représentée dans le sondage.»

Son groupe a commandé le sondage en partie à cause du débat faisant rage au sein du Parti libéral du Canada sur l'opportunité de reconnaître le Québec comme une nation. M. Jewab en conclut que le PLC devrait expliquer ce qu'il entend par là avant de poursuivre le débat. «Au parti qui nous a fourni la Loi sur la clarté [référendaire], je dis que, s'il y a un débat où la clarté est nécessaire, c'est ce débat-là!»

On apprend dans ce sondage réalisé auprès de 1500 Canadiens entre le 2 et le 6 novembre dernier que 93 % des répondants reconnaissent l'existence d'une nation canadienne. Et sur ce point, il n'y a pas de différence significative selon que l'on soit francophone (91 %) ou anglophone (94 %). Par contre, quand vient le temps d'accorder ce statut aux Québécois (moyenne de 48 %), aux Métis (48 %), aux Acadiens (45 %), aux autochtones (65 %) et aux francophones canadiens (45 %), la ligne de fracture linguistique apparaît.

Ainsi, si 78 % des francophones du Canada reconnaissent que le Québec forme une nation, seulement 38 % de leurs compatriotes anglophones pensent de même. L'écart entre les deux groupes est également élevé en ce qui concerne la reconnaissance des Acadiens (37 %) et des francophones (30 %), mais moins pour les autochtones (18 %) ou les Métis (13 %). La marge d'erreur du sondage est de 2,6 %, 19 fois sur 20.

La Constitution au menu

La reconnaissance de la nation québécoise soulève les passions sur la scène politique fédérale. Non seulement les militants libéraux, qui devront se prononcer sur la question à la fin du mois, sont-ils déchirés, mais les conservateurs non plus ne sont pas tous du même avis. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Blackburn, n'a pas hésité à se prononcer en faveur de la nation québécoise, ce que le premier ministre Stephen Harper a refusé de faire jusqu'à présent.

«Quant à moi, il me semble que c'est évident que nous sommes une nation. Nous faisons partie des peuples fondateurs de ce pays, a déclaré M. Blackburn à la sortie de la Chambre des communes. Moi, je souhaite à un moment donné que ces négociations puissent revenir. Il va falloir en finir un jour pour pouvoir permettre au Québec, effectivement, de rejoindre la fédération canadienne. Quel sera le meilleur moment? Point interrogation.»

Les étoiles s'alignent pour que le Canada recommence à parler de la Constitution. Selon le Toronto Star, le gouvernement conservateur songerait à limiter, par un changement constitutionnel, le pouvoir fédéral de dépenser dans les champs de compétences des provinces. Il s'agit là d'une des cinq conditions à l'acceptation par le Québec de la Constitution canadienne.

Le gouvernement Harper aurait vérifié avec plusieurs provinces, dont le Québec et au moins une province des Prairies, leur appétit pour un tel changement. Ainsi, Ottawa se limiterait à des responsabilités telles que la défense nationale, les relations internationales ou encore l'assurance-emploi, alors que les provinces s'occuperaient de la santé, de l'éducation et d'autres programmes sociaux.

Toujours selon le quotidien torontois, l'idée aurait gagné en popularité dans les cercles conservateurs, qui craignent que le débat libéral sur la nation ne détrône le PC comme le parti fédéraliste au Québec au profit du PLC.

De passage à Kitchener où il annonçait une nouvelle mesure en matière de justice, le premier ministre Harper a confirmé que limiter le pouvoir fédéral de dépenser figurait à son ordre du jour.

«J'ai dit à plusieurs reprises, même après l'élection de ce nouveau gouvernement, que je m'oppose et que notre parti s'oppose au pouvoir de dépenser du fédéral dans les compétences des provinces. À mon avis, un tel pouvoir de dépenser dans des compétences exclusives des provinces contredit l'esprit même du fédéralisme. Notre gouvernement est clair sur l'idée que nous n'avons pas l'intention d'agir d'une telle façon.»

Plusieurs minutes plus tard, au cours de son point de presse, M. Harper a pris la peine de préciser qu'en ce qui concerne «des amendements constitutionnels», «notre gouvernement pourra agir seulement quand la terre sera fertile».

jeudi, novembre 09, 2006

De l'extinction des droits ancestraux et de l'identité du peuple Métis. La lourde et coupable responsabilité de l'État canadien !

De l'extinction des droits ancestraux et de l'identité du peuple Métis, tôt ou tard, le Gouvernement Canadien devra bien admettre tout le mal qu'il a commis à l'encontre de cette portion d'humanité dont il avait pourtant l'entière responsabilité. Cela fait, il devra s'excuser de s'être si mal conduit envers Nous, il devra compenser ceux et celles qui ont souffert et qui en souffrent encore aujourd'hui, et il devra aider à la reconstruction de ce Peuple –sortie de sa ouache hivernale– sur qui repose l'identité et la prospérité de ce pays.

Ceux qui ont lu mon premier livre consacré à « La Communauté métisse de Chicoutimi - Fondements historiques et culturels »(2005), se souviendront certainement de ce chapitre où il est question des Recensements fédéraux de 1851 et de 1861, où le recenseur fédéral fait disparaître, de l'un à l'autre, toute référence à l'identité métisse, dans le sens de l'autochtonie canadienne. L'idée était bien simple : il s'agissait alors d'ignorer dans les registres officiels l'existence des Métis afin de provoquer leur mort en tant que société et entité ethno-culturelle et nationale « distinctive », pour les assimiler soit aux mouvements de colonisation qui avaient cours dans l'Ouest Canadien et dans les territoires du Domaine du Roi, soit vers les réserves.

Ainsi, écrivais-je donc en page 107 : Le chat sort enfin un bout d’oreille du sac ! Voilà donc la base du plan gouvernemental qui a conduit le peuple Métis —notamment celui de Chicoutimi— si près du gouffre de l’extinction. Un plan en trois temps trois mouvements qui consiste  : Primo, à briser le lien collectif en commençant par « faire cesser la possession en commun » des instruments qui servent à la vie du groupe ; secundo, de faire en sorte de ne « point perdre de vue […] l’extinction graduelle de l’organisation par tribu » ; et tertio, conduire celles, qui sont déjà insérées dans les périmètres urbains en expansion, à se fondre dans les « institutions municipales ». C’est écrit en toutes lettres dans le plan gouvernemental officiel rendu public dans les Documents de la Session de 1858. Et les Métis de Chicoutimi ont été les premiers du pays à faire les frais de ce projet gouvernemental ethnocidaire, alors que ceux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord étaient fondus ensemble dans les recensements officiels et en des lieux précis (les réserves indiennes), en attendant que la colonisation et l’industrialisation fassent le reste. Fin de la citation.

Pour les sceptiques et les adversaires de la lutte métisse, en voici une autre (citation) susceptibles de témoigner au tribunal de l'histoire et dans ceux que la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan ont levé et vont lever contre les deux paliers de gouvernements qui persistent à nous mépriser et à nous refouler jusqu'aux portes du cimetière des peuples oubliés. Ce que nous refusons, évidemment, avec toute l'énergie que confèrent les droits humains fondamentaux, dont ceux à l'honneur, au respect, à la dignité et à la mémoire. Ce texte est, encore une fois un texte officiel, donc incontournable pour toutes les institutions politiques de ce pays, les Cours de justice et les chercheurs qui se sont remis à suivre à la trace la piste des Métis de l'Amérique du Nord, les fils et les filles oubliés de cette Terre sacrée. Le document ci-bas cité, provient de la section III du « Rapport sur les Affaires des Sauvages en Canada, soumis à l'honorable Assemblée Législative pour son information ». 11 Victoria, Appendice (T.), session de 1847. Bonne lecture !

Considérant que :

« Bien que vos Commissaires pensent que le tems n'est pas encore venu où l'on puisse abolir le système actuel [des présents aux Sauvages du Haut-Canada], ils sont d'opinion que dans le but de protéger les intérêts des Sauvages eux-mêmes [sic !], et de prévenir les dangers qu'entraînera un changement soudain, à une époque future et peut-être même bien rapprochée, on devrait fixer une période suffisamment éloignée après laquelle cesserait la bienveillance de la Couronne, et les Sauvages maintenant établis dans la Province [du Haut-Canada] seraient censés au même rang [lire assimilés] que les autres sujets de Sa Majesté. »

En conséquence :

« 4. Qu'aucun Métis, ou descendant de Métis, où la différence est clairement marquée, ne reçoive des présens à moins qu'il ne soit adopté par la Tribu [indienne] avec laquelle il est en relation, et qu'il vive comme Sauvage parmi eux. – Cette règle s'appliquerait surtout aux Sauvages non civilisés du Haut—Canada, parmi lesquels il se fait souvent des mariages avec les Canadiens, et l'on peut aisément en faire la ligne de séparation. C'est conforme à l'ancienne pratique de l'Isle de Drummond subséquemment abandonnée à Manitoulin. Ceci est fortement recommandé par le Surintendant résidant en ce dernier lieu, qui l'a mis à exécution avec tant de succès lors de la dernière distribution. On a aussi agi ainsi dans le Bas-Canada, et le Surintendant Hugh, l'un des plus anciens officiers du Département des Sauvages dans cette partie de la Province en a recommandé la continuation. Le Gouverneur Général en a récemment sanctionné le principe en ordonnant qu'aucune femme Sauvage vivant mariée ou non mariée avec un blanc ne pourra avoir de présens. »

Et, dans le langage de l'époque, ne pas pouvoir « avoir de présens » signifiait... l'éclatement sinon la mort pour toute la famille...

Russel Bouchard
Le Métis

mercredi, novembre 08, 2006

La longue marche du Peuple oublié mérite à son auteur une autre mention d'honneur

FORUM FRANCOPHONE INTERNATIONAL
Section Québec
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Le Forum Francophone International, Section Québec félicite Monsieur Russel Bouchard de sa récente nomination comme historien officiel de l'Union Métisse Est-Ouest. Ses nombreux articles et son dernier livre (La longue marche du peuple oublié, Ethnogénèse et spectre culturel du peuple métisse de la Boréalie) font de lui une autorité incontestable sur tout ce qui concerne les Métisses du Québec et du Canada.

Gaston Laurion
Secrétaire général

pour

François Gauthier
Président

mardi, novembre 07, 2006

Russel Bouchard nommé «historien officiel» de l'Union Métisse Est-Ouest

http://www.autochtones.ca/portal/fr/ArticleView.php?article_id=375

Dimanche 5 novembre 2006

Russel Bouchard nommé «historien officiel» de l'Union Métisse Est-Ouest


M. Russel Bouchard, «lien de mémoire» de la communauté du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM) présidée par M. Jean-René Tremblay1, vient d’être nommé historien officiel de l’Union métisse Est-Ouest. Les principaux Pères de l’Union ont tenu en effet à récompenser son dernier ouvrage, La longue marche du Peuple oublié... Ethnogenèse et Spectre culturel du Peuple Métis de la Boréalie2, qui s’inscrit en tous points dans «ce mouvement visant à relever et libérer la nation métisse d’un bout à l’autre du continent»3. «Russel Bouchard développe des arguments imparables pour faire reconnaître sa communauté en vertu de l’arrêt Powley de la Cour Suprême du Canada, a déclaré Ismène Toussaint, auteure et chroniqueure. Non seulement il a écrit un livre fondateur de son peuple mais refondateur de la nation métisse tout entière. Maintenant, personne ne pourra plus lancer à la cantonade que les Métis de l’Ouest forment “un autre peuple né sur un autre territoire”, comme nous ne l’avons que trop entendu lorsque nous avons scellé nos retrouvailles avec les Métis du Québec et de l’Est le 8 mai 2005. J’ajouterai que, de l’avis de plusieurs spécialistes, M. Bouchard s’affirme ici comme l’un des meilleurs stylistes du Québec et qu’à ses talents d’anthropologue, il joint ceux de conteur et de poète : dans la dernière partie de son livre, les descriptions de la vie de ses proches dans la nature rejoindront tous les Métis sans exception. L’homme de lettres a littéralement plongé sa plume en son cœur et au cœur même de l’âme métisse pour nous livrer ces petites pièces d’anthologie.»

Rappelons que le Fils de l’Étoile du matin – tel que cet écrivain lève-tôt aime à se définir –, ancien armurier et conservateur de musée, est l’auteur de très nombreux ouvrages sur le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la vie quotidienne de ses habitants4. Célèbre pour ses coups de gueule (pardon, de plume !) dans la presse locale et nationale, ce polémiste voltairien doublé d’un épistolier fécond est aussi l’animateur d’un site Internet qui nous éclaire quasi quotidiennement sur l’actualité métisse de son pays : Le Peuple métis de la Boréalie5. C’est avec une immense fierté que les Pères de l’Union métisse Est-Ouest lui remettront prochainement sa distinction.

Ismène Toussaint
Auteure et membre de l’UNMSJM fondée en 1884 par Louis Riel
Lien-fondateur de l’Union métisse Est-Ouest

NOTES
Voir le site Internet de la CMDRSM
Éditions Chik8timitch, Saguenay, 2006, 32 $ (frais de port inclus) – Contact : Russel Bouchard, 33 rue Saint-François, Chicoutimi, Québec, G7G 2Y5. Cet ouvrage couronne une trilogie débutée avec La Communauté métisse de Chicoutimi/Fondements historiques et culturels (2005) et poursuivie avec Le Peuple métis de la Boréalie/Un épiphénomène de civilisation (2006 ; même édition).
Déclaration de Raymond Cyr, leader de la communauté métisse de l’Estrie et fondateur de l’Union métisse Est-Ouest, le 9 avril 2005.
Voir « Russel Bouchard, historien et homme libre (1948-) : Biographie » suivi de « La liste des publications de Russel Bouchard », dans Les Classiques des sciences sociales : Collection « Histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), site Internet pédagogique du sociologue Jean-Marie Tremblay
Voir Le peuple métis de la Boréalie, fondements historiques, droits et revendications; ainsi que le blogue de Russel Bouchard, Les Délires d’Akakia
Voir ci-dessous le recto et le verso du livre La longue marche du Peuple oublié...

Documents historiques / « Y a-t-il encore des Hurons à Québec ? »

Jean-François Racine
Le Journal de Québec
07/11/2006 05h47

L' historien Russel Bouchard de Chicoutimi est convaincu de l'authenticité des documents découverts, mais il se demande si le peuple Huron-Wendat du chef Max Gros-Louis existe toujours. « La question n'est plus de savoir si ces documents existent.»

« La preuve est faite. La question est de savoir s'il y a encore des Hurons dans la ville de Québec pour réclamer cette grosse part d'héritage. Il reste aux historiens de prouver, hors de tout doute raisonnable, que les gens de ce petit peuple sont bel et bien des Hurons. D'autres documents suggèrent fortement qu'ils n'y sont plus depuis deux siècles», dit M.Bouchard, qui se présente comme métis.

Selon les documents retracés, les Hurons seraient les légitimes propriétaires de la Seigneurie de Sillery, un vaste territoire de 100km carrés qui englobe les anciennes municipalités de Sainte-Foy, Sillery, Loretteville et Vanier.


Travail mal fait

D'après M.Bouchard, les historiens québécois ont mal fait leur travail, d'où l'importance de se remettre rapidement à l'ouvrage.

«Soit les historiens sont engagés par les Indiens, soit ils sont engagés par le gouvernement. Ils sortent uniquement les documents qui font leur affaire.

Il faut refaire l'histoire autochtone au Québec. Le chef Max Gros-Louis fait de la politique et moi, je fais de l'histoire. Il m'a traité d'abruti, mais mes documents sont solides. Il n'y a plus un Huron. C'est tout un combat», dit-il.

Ce dernier affirme que l'attitude actuelle de la mairesse Boucher s'avère la plus intelligente. Andrée Boucher a mentionné qu'il ne fallait pas céder aux réactions intempestives.

« C'est très lourd de conséquences, mais ça demeure fragmentaire. D'autres documents pourraient nuancer ceux-ci », conclut Russel Bouchard.

Quelques chiffres Les nations amérindiennes et inuite représentent 1% de la population du Québec. <> Il existe trois peuples autochtones au Canada: les Indiens, les Inuits et les métis. L'installation huronne à Québec date de 1650 à 1700. On trouve des Hurons en Ontario et aux États-Unis. Il y a environ 3 000 Hurons-Wendat au Québec (1 275 à Wendake). En 1990, la Cour suprême valide un traité de 1760 qui assure aux Hurons-Wendat le libre exercice de leur religion et de leurs coutumes sur leur territoire. (Source: Secrétariat aux Affaires autochtones du Québec et Affaires indiennes Canada)

lundi, novembre 06, 2006

Le chef de Mashteuiatsh déplore la sortie des Métis, mais se garde bien de parler des vraies choses / Le chef des Métis remet les pendules à l'heure

Il aura fallu utiliser nos prérogatives juridiques pour que les chefs Ilnutsh cessent enfin de nous mépriser et commencent à s'intéresser à nos requêtes. Gilbert Dominique n'est pas content. Il déplore notre démarche qui est pourtant celle de prédilection des Indiens : la Constitution et les Cours de Justice. Gilbert Dominique a beau déplorer et alléguer, il ne dit pas vrai. Si ce traité (L'Approche Commune) est signé sans nous les Métis, nous perdons notre titre aborigène et tous les droits ancestraux qui vont avec. La Cour suprême est formelle à ce sujet ; les traités et le titre aborigène sont exclusifs et tous les groupes autochtones concernés doivent être partie prenante d'un tel titre où n'existent tout simplement plus. C'est radical, mais c'est la vérité !

Russel Bouchard



Gilbert Dominique déplore la sortie des Métis
Par Daniel Migneault
L'Étoile du Lac, 5 novembre 2006

Le chef du Conseil de bande de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique, ne croit pas que les négociations de l'Approche commune, qui concernent Mashteuiatsh, Essipit, Betsiamites et Natashquan, ont quoique ce soit à voir avec les revendications de la communauté métisse.

Lors de leur assemblée générale annuelle, les membres de Communauté métisse du Domaine-du-Roy et de la Seigneurie de Mingan ont décidé d'emprunter la voie des tribunaux pour obtenir une voix dans les négociations entre les Innus et les deux paliers de gouvernement. Ils craignent qu'une telle entente provoque l'extinction de leurs droits.

«On n'éteint pas les droits de personne, rétorque Gilbert Dominique. Les Métis doivent d'abord se faire reconnaître par le gouvernement fédéral. À ce moment-là, je crois qu'ils auront les éléments pour constituer leur propre table. Ils n'ont pas à interférer dans notre négociation. Par exemple, nous ne sommes pas aux mêmes tables que les Cris et les Atikameks, même s'il peut y avoir certains chevauchements. Je ne crois pas que l'intervention des Métis retardera l'avancement de nos négociations. Je suis un peu déçu de les voir s'attaquer à notre entente.»



RÉPONSE DE JEAN-RENÉ TREMBLAY,
Chef DES MÉTIS DE LA CMDRSM

M. Dominique (chef de la réserve de Mashteuiatsh) sait très bien que s'il réussit à signer ce traité, ce dernier (traité) sera à caractère exclusif et que, de par ce fait, les Métis perdront à jamais tous leurs droits. Nous ne nous sommes pas attaqués à cette négociation par choix, mais par obligation, étant tout à fait en accord avec un traité entre autochtones (Innu et Métis) et les gouvernements de ce pays.

Cachotteries, désinformation, manoeuvres de coulisse, mensonges, négation de l'histoire, voilà les armes d'attaque et de défense de nos opposants au traité de l'approche commune.

En réalité, il n'y a que nos conquérants (ceux qui nous ont pris nos terres) qui devraient être nos opposants. Nos frères innus/métis devraient comprendre cela. Malheureusement, quand ils seront devant le fait accompli, et que nous seront assis en face d'eux à la table de négociations, il sera trop tard. Ils aurons manqué une belle occasion d'alliance autochtone contre nos oppresseurs, les gouvernements.

Jean-rené Tremblay
Président/Chef de la CMDRSM

samedi, novembre 04, 2006

Québec, « terre huronne »... ou terre métisse !?!

« Québec, terre Huronne », voilà qui devrait donner de quoi réfléchir au conseil de ville de Québec, à ses citoyens et à ce Parlement qui n'ont jamais pris au sérieux les vives et tenaces inquiétudes soulevées au Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord par le très contesté projet de traité mis de l'avant par le gouvernement péquiste sous le titre trompeur de... « L'Approche commune ». Rappelez-vous seulement ! C'était la belle époque des Bouchard (le Lucide !), Landry, Chevrette, Brassard et Trudel, qui n'en finissaient plus de s'auto-flageller sur la place publique en faveur des prérogatives coercitives contenues dans l'article 35 de la Constitution canadienne. De fait, le seul article à avoir fait l'unanimité dans les deux Parlements malgré les avis de prudence émis par les Métis et les Canadiens français, eux-mêmes spoliés de leurs droits ancestraux .

Hier Bouchard (le Lucide !), aujourd'hui Charest, chaque gouvernement semble y trouver son compte et son intérêt dont on ne sait pas très bien encore où cela se trouve, à qui profite le crime, et quel en sera le prix réel à payer pour les Québécois, les Canadiens français et les Métis ?

Une fois sollicités, écrivais-je alors à de multiples occasions depuis le 14 juillet 2000, ces maîtres ressorts qui font se mouvoir les sociétés humaines quelles qu'elles soient, devront libérer leur énergie jusqu'à la fin de leur course, en faisant bouger tout le reste. Et c'est justement ce qui est en train de se produire ces jours-ci dans le périmètre même de la capitale nationale. Hier Saguenay ; aujourd'hui Québec ; demain Montréal. Ce sera selon, de Percé et Blanc-Sablon à Hull. C'est écrit dans la Constitution. Et si c'est écrit dans la Constitution c'est écrit dans le Ciel. Bonne chance le Québec...

Avec un tel lapin sorti d'un anonyme chapeau, la question n'est donc plus de savoir si ces documents lourds de conséquences existent, la preuve étant faite ; la question est désormais de savoir, y a-t-il encore des Hurons dans cette ville pour réclamer leurs titres et cette bien grosse part d'héritage ? Au Saguenay, pays Métis par excellence s'il en eut un, je vous rappelle que les Montagnais, disparus avant même que ne flotte sur la Citadelle française l'Union Jack, ont tenté d'éluder la question en se disant « Ilnutsh », qui veut dire les « Êtres humains », ce qui est une manière de proposer les choses. Et à Québec, il reste désormais aux historiens de prouver, hors de tout doute raisonnable, que les gens de ce petit peuple auquel appartient Max Gros-Louis, sont bel et bien des Hurons.

Pour ma part, permettez-moi de soulever le doute ou plutôt de poser la question sous un angle nouveau. Car d'autres documents, encore là méconnus des historiens, suggèrent fortement qu'ils (les Hurons) n'y sont plus depuis près de deux siècles. Voyez plutôt cet extrait tiré du « Rapport sur les Affaires des Sauvages en Canada, sections 1ère et 2ème. Mis devant l'Assemblée législative le 20 mars 1845 », et signé le 10 octobre 1842 à Kingston (alors la Capiale du Canada-Uni) par Charles Bagot, le Gouverneur en chef du Canada-Uni (référence : 8 Victoria, Appendice E.E.E., A. 1844-5).

***

« HURONS DE LA JEUNE LORETTE. Papiers Parlementaires 1839, p. 54. Ces Sauvages sont établis depuis longtemps à Lorette, qui n'est située qu'à neuf milles de Québec ; ils se disent descendants des Sauvages pour la conversion et l'instruction desquels la seigneurie de Sillery a été concédée aux Jésuites par la Couronnes de France, en l'année 1651. Ils sont maintenant au nombre de 189 : en 1836 leur nombre était de 219. Ils sont tous métis.

Les terres qu'ils possèdent actuellement, outre l'emplacement du village, consistent en quarante acres en superficie dans la Seigneurie de St. Gabriel qui est à environ deux milles du village. Excepté deux familles, ces Sauvages résident tous dans le village, qui comprend environ vingt acres, et contient trente-quatre maisons, (dont deux en pierre), et neuf granges et appentis. Leur nombre va diminuant à cause de la difficulté de se procurer des moyens de subsistances, ce qui les force d'abandonner le village graduellement. Les avantages que leur offre la proximité de pour y vendre le gibier, le poisson, et les divers objets travaillés par les Sauvagesses, sont plus que compensés et contrebalancés par les vices que ce voisinage a introduits parmi eux. Il n'y a pas longtemps encore, Lorette était le rendez-vous habituel de la jeunesse dissipée de Québec. Ce village devint le théâtre d'orgies nocturenes et des scènes des plus dégoutantes, à tel point qu'elles donnèrent l'éveil à la police de Québec, qui prit des mesures pour réprimer ces désordres... »


***

Conclusion. Puisqu'il faut sortir des documents de leur cimetière pour faire avancer les choses positivement dans cette contrée, alors tâchons de tous les sortir et de n'en point cacher. Car le contenu de cet extrait officiel est également lourd de conséquences pour ceux qui ont intérêt à contester ces faits : il dit, pour un, que les Indiens ont été remplacés par les Métis, ce qui est dans l'ordre naturel des choses et ce qui nous recale à d'autres devoirs impérieux ; pour deux, que le gouvernement reconnaît explicitement que les Métis sont des « Sauvages » dans le langage officiel de l'époque, ce qui, encore là, est lourd de conséquences ; et, pour, trois, que tous ces gens ont leurs propres coutumes, qui ne sont pas celles des Indiens des contacts, mais qui en conservent quelques traits mariés à ceux des Euro-canadiens, ce qui est à peu près la définition d'une culture « distinctive » telle que déterminée dans le jugement Powley.

Russel Bouchard
Historien et Métis
Auteur de « La communauté métisse de Chicoutimi », du « Peuple métis de la Boréalie », et de « La longue marche du Peuple oublié ».

vendredi, novembre 03, 2006

Le chef Métis, Archie Martin, en mission au Manitoba. Souhaitons-lui un bon vent en poupe...

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Montréal, le 3 novembre 2006

L’Union métisse Est-Ouest a le plaisir de vous informer que M. Archie Martin, président-chef intérimaire de la communauté Montréal-Hochelaga (Alliance Autochtone du Québec, AAQ) et chef de file des Métis du Nouveau-Brunswick, séjournera à Winnipeg du 6 au 10 novembre 2006. À cette occasion, il représentera M. Carl Dubé, Président Grand-Chef de l’AAQ, au colloque « Species at risk, Our Heritage, Our Responsability » (Les espèces en péril : notre patrimoine et notre responsabilité), qui se tiendra du 7 au 9 novembre dans le cadre du National Species at Risk Workshop for Aboriginal People (Atelier national pour les Autochtones sur les espèces en péril). M. Martin s’entretiendra également sur la situation des Métis du Nouveau-Brunswick avec quelques-uns de ses homologues, dont M. Gabriel Dufault, président de l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba (UNMSJM), fondée par Louis Riel.

Ismène Toussaint
Auteure et membre de l’UNMSJM


Tel A. Martin (dom) : (450) 451 4222
Tel Hôtel York, Winnipeg : 1-877 477 5817
Tel G. Dufault : (204) 255 8422

jeudi, novembre 02, 2006

Bouchard (Gérard !) se rétracte et permet désormais à la Cour suprême du Canada de se prononcer favorablement sur le fait Métis au Québec !

Les Métis de la Boréalie et du Québec tout entier pourront enfin dormir tranquilles. Après avoir exprimé ses lourds états d'âme à leur encontre mardi dernier au Cercle de Presse du Saguenay, voilà que le sociologue-romancier de l'UQAC, l'auteur de « Pikauba », remonte en chaire pour « préciser sa pensée concernant l'existence d'une communauté métisse historiquement reconnue au Saguenay–Lac-Saint-Jean ». De cet entrefilet perdu loin-loin dans le journal Le Quotidien de ce 2 novembre qui est justement le Jour des Morts de l'an 2006, Bouchard (Gérard !) revient sur ses déclarations de la veille pour préciser qu'il serait maintenant d'accord « qu'il puisse y en avoir quelques-unes, mais de petite taille ».

Nous voilà rassurés ! C'est la Cour suprême du Canada qui va être contente d'apprendre qu'elle a maintenant le feu vert de l'inventeur de la « nation civique franco-québécoise » et qu'elle peut dès lors accueillir la cause des Métis du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord pour procéder à leur reconnaissance officielle...

Russel Bouchard
Le Métis
2 novembre 2006

mercredi, novembre 01, 2006

Cachez ce Peuple que je ne saurais voir !

Gérard Bouchard et le « piège idéologique »
par Richard Harvey

Il aura donc fallu plus de six années au professeur Gérard Bouchard, de l’UQAC, pour comprendre enfin, dans la foulée du retentissant sommet des Premières Nations du Québec, le sens profond et intime des revendications autochtones énoncées clairement par le grand chef M. Ghislain Picard au soir de ce sommet historique. Six années donc au cours desquelles ce père de «l’histoire sociale» –celle qu’on invente en fonction des objectifs sociopolitiques et économiques poursuivis – a entretenu et alimenté de toutes ses lubies et errances un discours idéologique proprement erroné et fort mal documenté sur la question. Il se dit donc aujourd’hui, déçu de cette radicalisation (sic) du discours innu.

D’autre part, il fustige du même souffle les Métis en qualifiant leur démarche et leurs objectifs de nébuleux et sans fondement. Ce dernier devrait donc profiter de cette soudaine «lucidité» qui l’affecte pour comprendre, une bonne fois pour toute, que, premièrement, les objectifs, les motifs et les conséquences des démarches qui s’inscrivent dans la mouvance métisse actuelle sont les mêmes que celles des Innus et des Premières Nations; indubitablement les mêmes.

Deuxièmement, que cette mouvance des Métis s’inscrit essentiellement dans un cadre juridique qui échappe à tout discours idéologique ou politique et qu’en conséquence, lui et beaucoup d’autres devront en débattre seuls sur la place publique, ne leur en déplaise.

Troisièmement, ils devront lui et d’autres aussi, s’ajuster à la réalité constitutionnelle canadienne car ce ne sont ni eux, ces idéologues institutionnalisés, ces politiciens et lobbyistes ignorants et hypocrites ou encore ces pseudo-vedettes médiatiques qui règleront la question des droits des Métis, mais bien des juges qui baseront leurs décisions sur le droit jurisprudentiel canadien en matière autochtone. Quelle victoire pour la justice et la dignité!

Quatrièmement, si le professeur Bouchard reconnaît de lui-même que plus de la moitié de la population du Lac-St-Jean-Saguenay-Côte-Nord est métissée, il lui faut reconnaître à fortiori leurs prétentions. Imaginez donc pour finir, si tout ce beau monde joignait les rangs de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan, la force que nous aurions pour réaliser enfin ce pays souhaité. Un pays autochtone certes; ensembles, Innus, Métis et Canadiens français nous réaliserions ce pays et réussirions, là où ces fossoyeurs de peuples ont lamentablement échoué.
C’est la grâce que je nous souhaite pour le mieux être de TOUS!

Richard Harvey, Métis
L’ascension de N.S
2006-11-01




MISE EN SITUATION :
Invité par le Conseil de Presse du Saguenay à se prononcer sur les actuelles revendications de la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan eu égard à la chaise qu'ils revendiquent à la table des négociations sur l'Approche commune, le professeur Gérard Bouchard se demande comment cela pourrait se faire (?). « Qu'est ce qu'on entend par Métis ? Est-ce quelqu'un qui se trouve à un moment donné un ancêtre amérindien ou à la quatorzième génération ? » Selon la lecture qu'il donne au jugement Powley, il ne peut y avoir de communauté métisse historiquement reconnue au Saguenay–Lac-Saint-Jean, « sinon on pourrait quasiment dire que la moitié de la population est Métisse ».

Voilà qui devrait faire plaisir au ministre délégué aux Affaire autochtones du Québec, Geoffrey Kelley, au sénateur d'origine ilnut, Aurélien Gill, au chef Gilbert Dominique, à Rémy Kurtness, aux négociateurs gouvernementaux, aux avocats des Ilnutsh et au ministère de la Justice du Québec qui vient justement de verser 142 500 $ de bel argent neuf à des universitaires de haut calibre afin de pouvoir en juger sur la foi de l'histoire, de la géographie historique, de l'ethnologie et d'un art d'interprétation tout à fait nouveau chez nous, l'ethnogenèse (en espérant que ces derniers leur fournissent les moyens d'infirmer notre existence et notre présence).

Après avoir fait périr les Canadiens français dans sa fabuleuse « nation civique franco-québécoise » (VLB, 1999) ; après s'être attaqué jusqu'à ce mort s'ensuive à la « mémoire trop longue des Canadiens français » (Boréal, 1999 : 49) ; après avoir clairement notifié qu'« il y avait tout un travail de déconstruction à faire dans l'oeuvre » (Boréal, 1999 : 127) de nos poètes et historiens qui ont chanté haut l'esprit de la nation canadienne française ; et après avoir annoncé qu'il était en train de « réécrire l'histoire des Ilnutsh » (à ses yeux, ce sera donc la seule histoire valable !), voilà donc que le professeur Bouchard (Gérard !) tourne ses canons en direction des Métis de son propre Pays ! Si les explications de Bouchard (Gérard !) manquent de limpidité et de vision dans ce dossier de recherches où il vient tout juste de débarquer, cela ne veut pas dire pour autant qu'il faille le laisser tirer sa révérence sans le saluer avec une salve mesurée.

Sur le fond de cette affaire, Bouchard (Gérard !) ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà, si ce n'est qu'il confirme du haut de sa chaire qu'il se trouve bel et bien, au Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord, tout près de 50% de Métis. Cinquante pour cent, c'est environ 180 000 personnes. Cela dépasse notre propre estimation ! Mais enfin ! Si l'affaire vient de Si-Haut et si le journal Le Quotidien prend le temps de le dire, c'est donc que ça doit être vrai à quelque part. 180 000 Métis ! S'il n'y a pas de quoi faire une Nation comme on dit au Canada, c'est plus qu'il n'en faut pour faire une seule communauté et il y a là certainement de quoi faire un peuple ou deux...

Russel Bouchard