mercredi, avril 30, 2008

Quand les droits des uns sont assujettis aux droits des autres, il n'y a plus de droit...


Image de propagande tirée de : « Ils ont fait notre pays - Histoire du Canada ; 3e année ». C'est dans ce petit bouquin que j'avais dans ma troisième année qu'on m'a appris tous les préjugés et tous les mensonges perpétués dans les écoles des envahisseurs et des conquérants. C'est dans cette sorte de propagande insidieuse qu'on a réussi à me faire comprendre, moi le Métis, qu'il ne fallait pas dire dans ma classe que, comme bien d'autres avec moi, « nous avions du Sauvage » ! R.B. qui est aussi Le Fils de l'Étoile du Matin

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Quand les droits des uns sont assujettis aux droits des autres, il n'y a plus de droit...

Dans un texte paru dans le Progrès-Dimanche du 29 avril 2008, sous la plume du chroniqueur chasse et pêche Roger Blackburn (« Un couple dénonce l'intimidation »), l'auteur nous apprend que les propriétaires de la Pourvoirie Chibaugamau (M. et Mme Jean-Guy Thisdel et Nathalie Richard), ont été intimidés, séquestrés et pris en otages le jour d'avant, par... « huit autochtones » (sic !) du Nord du Québec. Les agresseurs, des membres du peuple Cri à ce qu'il paraît, ont pris prétexte de leur soi-disant droit de passage sur le territoire de la pourvoirie qui, selon eux, est un raccourci à prendre dans le cadre de leur « goose break » printanier (entendons une chasse collective à l'oie blanche).

Ceux qui, au nom de leur collectivité, ont commis ce crime qui a tout du « terrorisme » puisque ce geste a été produit dans ce sens et qu'il a réussi à atteindre son but (terroriser des personnes) ; ceux-là ne semblent pas s'inquiéter du tort qu'ils créent à la fois au couple agressé, à leur propre cause qui est le respect de leurs propres droits, et à tous les autochtones d'Amérique.

Dans un commentaire qui remet à l'ordre du jour le conflit perpétuel entre Blancs et Indiens, l'éditorialiste du journal Le Quotidien du 30 avril (« Invasion de domicile »), Carol Néron, en remet sur l'enclume. Il évoque, pour sa part et à juste titre, la mauvaise foi de ces « Autochtones » (re-sic !) qui ont pris en otage d'honnêtes citoyens dans leur propre foyer et qui entendent régner sur les terres communes par la terreur. « Cette démonstration de force sévèrement condamnable par la loi, écrit effectivement Néron, tend aussi à démontrer que les «« Autochtones »» sont de mauvaise foi » (les guillemets sont de moi). « L'Autochtone parlerait-il avec la longue fourchue ? » demande-t-il derechef dans sa conclusion.

Que la question soit posée ainsi se comprend fort bien quand on voit, jour après jour, le grand chef de l'APNQ, Ghislain Picard, répandre et soutenir erronément à toutes les tribunes que les Métis ne sont pas des Autochtones ; quand on entend le chef de Mahsteuiatsh, Gilbert Dominique, parler des Indiens qu'il représente comme les seuls Autochtones du Saguenay–Lac-Saint-Jean ; qu'un sénateur Indien, Aurélien Gill, ratiocine publiquement que seuls les Indiens sont des Autochtones et des ayants droits ; et que tous les chefs de l'APNQ, complètement déconnectés de la réalité qui nous unit les uns aux autres, votent à l'unanimité une motion voulant que « Les droits des Autochtones au Québec, notamment ceux protégés par la Constitution du Canada, sont uniquement ceux possédés par la nation inuite et les Premières Nations... » (Ghislain Picard, Kébec, Québec, 2008 : 172)

Et les Métis dans tout ça ?!

Personnellement, je ne me sens pas bien avec cette manière de dire. Car c'est mettre les « Métis » dans ce même lot, ce qui n'est pas juste puisque les Métis, dans leurs gestes et dans tous leurs discours répudient sans nuances ce genre de comportement hors-la-loi. Et c'est les placer dans un environnement historique et social qu'ils sont loin de mériter et partager puisqu'ils ne sont ni Indiens ni Cris, puisqu'ils se veulent bons citoyens et bonnes citoyennes, qu'ils sont respectueux(ses) des droits de tous et des lois qui policent la vie dans ce pays.

Si la répudiation d'un geste aussi condamnable que la séquestration d'individus est on ne peut mieux inspirée dans le contexte d'une société de droit, l'attribuer aux... « Autochtones » mérite cependant un trois petits points de suspension. C'est là, en effet, un réflexe sémantique qui se perpétue, hélas, dans tous les médias du Québec depuis des décennies. Un réflexe qu'il nous faut cependant corriger avec célérité car il n'est pas juste, il dénature l'histoire et la réalité présente, et il est préjudiciable à d'autres groupes. Comprenons bien : si, au Canada, tous les Indiens sont des... « Autochtones », tous les « Autochtones » du Canada ne sont pas nécessairement des Indiens.

Avant de signer le prochain traité avec un quelconque peuple autochtone, les gouvernements de ce pays auront intérêt à bien évaluer les considérants et les après possibles d'une histoire qui disposera alors des derniers prérequis pour déraper...

Russel Bouchard

mardi, avril 29, 2008

Le chef de l'APNQ (Ghislain Picard) et le mépris du peuple Métis du Québec



Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, affirme son impatience devant la lenteur des gouvernements à atténuer les effets néfastes de la pauvreté parmi les communautés qu'il représente. Pour faire bouger les choses dans le bon sens, il annonce sa présence à l'ONU, pour participer à une session de l'Instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones. Dans une entrevue accordée à la Presse Canadienne, le grand-chef Picard s'y présente pour discuter des conditions de vie des autochtones au Canada.

Voilà pour le discours politique. Pour la réalité de ses propres engagements envers l'ensemble des peuples autochtones de la province de Québec, on repassera !

S'il est vrai que les communautés indiennes du pays en arrachent par les temps qui courent, il est cependant abusif de dire qu'il parle au nom de tous les « autochtones » du pays. Comme tous les autres chefs indiens du Québec, M. Picard aime bien confondre l'indianité dans l'autochtonie, et il prend bien soin de ne jamais évoquer ni la présence ni les souffrances du peuple Métis du Québec qui constitue, pourtant et ne lui en déplaise, l'un des peuples les plus méprisés et les plus pauvres du Québec.

Que Ghislain Picard parle au nom des Indiens qu'il représente est une chose bien noble en soi. Mais le faire au nom de... « tous les autochtones » du Québec, est à la fois inapproprié, abusif et démagogique. Quand il parle des souffrances des peuples Indiens, M. Picard, dit vrai et je l'appuie. Mais quand il évoque l'ostracisme dont est victime son peuple, je lui dits de revoir son propre discours car il parle des deux côtés de la bouche.

Pour l'acceptation du fait Métis par les Indiens, voici ce qu'écrit justement Ghislain Picard, le chef des Premières Nations du Québec, dans son livre « Kébec Québec », publié aux Intouchables le mois dernier (1er trimestre 2008 ), à la page 172 : « Le 14 juin 2007, en assemblée des chefs, l'APNQL a adopté une déclaration qui dénonce la Confédération des peuples autochtones et la multiplication des associations disant représenter les Métis. Dans cette déclaration, les chefs des Premières Nations du Québec affirment : « Les droits des Autochtones au Québec, notamment ceux protégés par la Constitution du Canada, sont uniquement ceux possédés par la nation inuite et les Premières Nations... »

Mettez-ça dans votre calumet et tirez-en vos propres conclusions !...

Russe Bouchard

samedi, avril 26, 2008

Nouvelle adresse e-mail de Russel Bouchard


Prière de prendre note de ma nouvelle adresse e-mail :

rbouchard9@videotron.ca

lundi, avril 21, 2008

Pour les Métis de la Boréalie qui cherchent leurs ancêtres, un nouvel outil mis à leur disposition


Jean-Daniel Dumas, un héros méconnu de la Nouvelle-France


19 avril 2008 - 21h33
Le Soleil
Didier Fessou
Québec

Jean-Daniel Dumas
Un livre pour les amateurs d’histoire. Une fois plongé dedans, on n’en sort pas. Un livre pour rendre hommage à un héros nommé Jean-Daniel Dumas. Né à Montauban en 1721, il s’est fait soldat en 1742 par dégoût de la profession d’avocat dans laquelle il avait pourtant obtenu quelques succès. Nommé lieutenant dans le régiment d’Agenais, il a été promu capitaine en 1747 et transféré dans les troupes de la marine après le démembrement de son régiment. Au printemps 1750, il s’embarque à Bordeaux pour l’Acadie. Ce livre raconte ses campagnes en terre d’Amérique, 10 années mouvementées qui le mèneront de Louisbourg à Fort Duquesne. Il a participé à la bataille des plaines d’Abraham avant d’être rapatrié en France en 1761.

RUSSEL BOUCHARD, Jean-Daniel Dumas, Michel Brûlé, 312 pages

jeudi, avril 17, 2008

Les Escoumins sous haute tension — NOUS VOUS L'AVIONS BIEN DIT !...

C'était dans le journal « Le Quotidien » des 17 et 25 juillet 2000, pour la caricature et pour la nouvelle. Cela faisait huit ans que les gouvernements négociaient dans le dos du peuple, des Canadiens français et des Métis. Et nous n'en savions strictement rien !!! Cela fait donc 16 ans cette année que le gouvernement du Québec, le gouvernement d'Ottawa et les gouvernements Ilnutsh jouent dans le dos des régionaux et se moquent des droits ancestraux des Métis qui on démontré jusqu'ici une trop grande patience. Quand les jours chauds arriveront, il faudra que le peuple du Québec se souvienne...



Je recommence pour qu'on n'en perde pas le fil
Depuis le début du printemps, il ne se passe pas une journée sans que les journaux nous fassent un rappel du coup de chaleur qui se passe ces jours-ci sur la Côte-Nord, à propos du futur traité de l'Approche Commune. Ce matin, jeudi 16 avril 2008, le journal « Le Quotidien » et le « Journal de Québec », par une nouvelle de la Presse canadienne, nous informent que la MRC de la Haute Côte-Nord demande au premier ministre Jean Charest, d'intervenir dans le dossier de l'Approche commune. Les gens de cette municipalité viennent de comprendre qu'ils vont devoir abandonner une partie de leur territoire pour agrandir celui de la voisine réserve d'Essipit.

Voilà huit ans, le 15 juillet 2000, un groupe auquel je faisais partie (la Société du 14 juillet 2000) avertissait tout ce beau monde de ce qui s'en venait. On se rappellera que le ministre responsable Guy Chevrette avait taxé de « racistes » ceux qui, comme moi, osaient poser des questions. Loin d'écouter le gros bon sens et les dangers de dérapage dans ce projet d'initiés, le gouvernement du Québec continue de faire comme si de rien n'était. Comme ceux qui l'ont précédé, le premier ministre Jean Charest a de la cire dans les oreilles ; c'est leur façon, à eux, ces étrangers qui campent dans le Parlement de Québec, d'éliminer les populations régionales afin de s'emparer des ressources naturelles du Saguenay, du Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord au nom du droit autochtone... Et alors qu'ils refusent même de reconnaître les Métis, le Peuple sans qui l'Amérique, le Canada et le Québec n'existeraient tout simplement pas.

Parce que le peuple québécois et les Canadiens français ont la mémoire courte, parce que tous les gouvernements du Québec et du Canada (mais surtout ceux du Québec) qui se sont succédés dans cette affaire des plus ténébreuses profitent de cette amnésie collective pour n'en faire qu'à leur tête et aller contre les intérêts supérieurs du bien commun ; pour ceci et pour cela voici quelques coupures de journaux qui en disent long sur les débuts de ce conflit qui entre dans une autre phase de cette histoire de rapines étatiques qui s'écrit...

Russel Bouchard


Journal de Québec, 20 septembre 2000

Le Quotidien, 15 juillet 2000. Sur la photo on retrouve, de haut en bas : Mario Tremblay, Russel Bouchard, Charles Côté, Daniel Larouche et Charles-Julien Gauvin. Manquait, pour la prise, Richard Harvey, qui faisait alors partie du groupe.

lundi, avril 14, 2008

Le gouvernement de l'Ontario reconnaît officiellement ses Métis. Le Québec ne pourra y échapper...

L'amélioration de la qualité de vie des Métis est le but de pourparlers d'une portée historique

Le gouvernement McGuinty et les Métis collaborent à l'élaboration d'un nouvel accord-cadre
NOUVELLES

L'amélioration de la qualité de vie des Métis de l'Ontario est le but de pourparlers d'une portée historique annoncés aujourd'hui par le ministre des Affaires autochtones de l'Ontario, M. Michael Bryant, et le président de la Métis Nation of Ontario (association des Métis de l'Ontario), M. Tony Belcourt.

Le projet d'accord-cadre servira aussi à renforcer les relations entre la Métis Nation of Ontario et le gouvernement ontarien, et à rendre les dialogues plus fructueux.

Pour soutenir les pourparlers, le gouvernement de l'Ontario a annoncé de nouveaux fonds de 200 000 $ destinés à l'élaboration de l'accord-cadre.

CITATIONS

« C'est aujourd'hui un grand tournant dans l'histoire de la nation métisse et de l'Ontario, a déclaré le président de la Métis Nation of Ontario, M. Tony Belcourt. Cela marque le début d'une nouvelle ère dans laquelle nos relations reposeront désormais sur le respect de la nation des Métis, la reconnaissance des Métis conformément aux droits constitutionnels qu'ils ont déjà en tant que peuple autochtone du Canada, et les relations de travail convenables qui découleront de ce respect et de cette reconnaissance. »

« Améliorer la qualité de vie des Métis de l'Ontario est l'objet de cette voie historique sur laquelle nous nous engageons ensemble, a déclaré le ministre des Affaires autochtones, M. Michael Bryant. Cette prochaine étape de nos discussions témoigne du progrès social et politique des relations entre la Métis Nation of Ontario et le gouvernement ontarien. »

FAITS EN BREF

Les Métis sont parmi les « peuples autochtones » nommés dans la Constitution du Canada, la Loi constitutionnelle de 1982.

Le gouvernement provincial remet actuellement à la Métis Nation of Ontario plus de cinq millions de dollars par année pour des programmes et services.

POUR EN SAVOIR PLUS

ontario.ca/maa

www.metisnation.org/

Pour de plus amples renseignements, communiquer avec :

Greg Crone, bureau du ministre, 416 314-2529

Merike Nurming, Direction des communications, 416 326-4079

Katelin Peltier, MNO, directrice des communications, 613 859-7130

dimanche, avril 13, 2008

Les Ilnustsh de Pessamit n'ont plus de procureur... et le chef de Mashteuiatsh en appelle au Fédéral


Au début de la semaine dernière, le procureur des Métis de la CMDRSM a reçu de la part des procureurs des Indiens Pessamits (Joli-Coeur, Lacasse et associés) une requête pour cesser d'occuper... En langage plus clair : les Ilnutsh de Pessamit ne peuvent plus faire avancer leurs causes.

Depuis quelques mois notre procureur, maître Daniel Côté, avait remarqué que les Innutsh de Betsiamites appuyaient sur les freins. Cette décision et cette attitude suggèrent l'idée que la communauté n'est plus en mesure de payer ses avocats, compte tenu de ses nombreux recours engagés contre plusieurs grosses entreprises et les gouvernements devant les tribunaux à Montréal.

On se rappellera que les Ilnutsh de Pessamit avaient décidé de faire bande à part et qu'ils s'étaient retirés de la table des négociations de l'Approche commune. L'alternative qui leur reste, c'est finalement d'abandonner leurs procédures et de retourner, la queue entre les deux jambes et la tête basse, à la table de négociations de l'Approche commune, leur seule planche de salut.

Mais tout n'est pas gagné pour autant pour eux et pour lui puisque, de l'avis-même des chefs ilnutsh qui participent à l'hypothétique round finale, le partenaire fédéral se fait tirer l'oreille et ne se montre pas bien pressé d'en arriver à un dénouement final.

De fait, par l'entremise du journal Le Quotidien (édition du 5 avril 2008), le grand-chef de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique, s'est dit inquiet à plusieurs titres. Inquiet d'abord de devoir affronter la colère des élus et des citoyens du village des Escoumins qui ne prisent pas du tout, mais alors là pas du tout, de se voir dépouiller d'une partie de leur municipalité par le futur traité au profit de leurs voisins ilnutsh d'Essipit, déjà bourrés comme des boudin$ à ce qu'on prétend dans ces chaumières. Inquiet, aussi, dit encore M. Dominique qui ne semble pas comprendre qu'on ne peut pas dépouiller indûment Jacques pour habiller Pierre et sans risquer de déplaire à Jacques !

Quel pays, s'il n'est déjà conquis dans son coeur et dans son âme, accepterait de transférer une part de sa souveraineté et de son territoire, sans y opposer toute la puissance de ses moyens ? Dans cette perspective, le champ des possibles n'est pas bien grand : soit que le pays en question est soumis par la partie adverse ; soit qu'il est carrément complice de cet acte d'abdication et que ceux qui la parrainent y trouvent leur propre profit ; soit qu'il est déjà conquis dans son coeur ? Vous pouvez cochez plus d'une case.

Encore une fois depuis que l'Approche commune est sur la sellette (le 14 juillet 2000), les grands-chefs indiens attribuent cette grogne populaire au... « problème de communication entre le gouvernement et la population ». Autrement dit : ceux qui se font voler leurs terres et leur patrimoine ont tort d'avoir raison, mais on n'a pas encore assez graissé le pieux de la désinformation pour qu'ils (les gens des Escoumins) ne le sentent plus rentrer ! Quand on ne veut pas être responsable de ses gestes et décisions, c'est ce qu'on fait et c'est ce qu'on dit : on met la faute sur le dos de ses associés, on impute le tout à un manque d'informations... et on redemande le tonneau de vaséline !...

Russel Bouchard

jeudi, avril 10, 2008

Le juge Banford est formel : les droits ancestraux des Métis de la CMDRSM sont hors d'atteinte de l'Approche commune

Article 59 : « Les droits ancestraux bénéficient d'une protection constitutionnelle, en vertu de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Tels droits ne peuvent s'éteindre par la seule volonté de l'État [réf. 28 du jugement]. En outre, ces droits bénéficiants de la protection constitutionnelle, ne peuvent s'éteindre que dans des circonstances spéciales, telle la renonciation volontaire en faveur de la Couronne [réf. 29 du jugement] ou l'effet d'une loi, auquel cas cependant une justification particulière à l'atteinte aux droits ancestraux, doit être démontrée. [réf. 30 du jugement] »

Article 63 : « Le même principe s'applique en l'instance. La conclusion d'un traité en conformité avec l'EPOG [Entente de Principe... dite Approche commune], ne peut affecter des droits constitutionnels existants, reconnus ou pas à des tiers.

Juge J.-Roger Banford de la Cour supérieur du Québec,
District de Chicoutimi
7 avril 2008
No 150-17-0011258-075
»



Les Métis de la CMDRSM peuvent maintenant passer à l'étape suivante qui est la reconnaissance de leur titre « aborigène », le droit le plus important des droits ancestraux puisqu'il donne droit au territoire...

Russel Bouchard



COMMUNIQUÉ

Approche Commune
Les Métis sont désormais sans crainte !

Dans un jugement plein de sagesse qui satisfait les Métis, la Cour Supérieure du district de Chicoutimi a arrêté le 7 avril 2008 que la demande d’injonction interlocutoire instituée par la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM) à l’encontre de la signature du traité de l’Approche commune, n’était pas requise dans les circonstances. En même temps, le jugement garantit aux Métis que leurs droits ancestraux sont protégés au cas où l’Approche commune serait signée en leur absence.

Selon l’Honorable juge Roger Banford qui présidait la Cour Supérieure « les droits ancestraux bénéficient d’une protection constitutionnelle, en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et de tels droits ne peuvent s’éteindre par la seule volonté de l’État.» Le même juge précise que la conclusion d’un traité, tel que celui de l’Approche commune, ne peut affecter les droits constitutionnels des tiers. La Cour confirme ainsi que les droits des Métis sont protégés advenant la signature du traité de l’Approche commune, en leur absence.

On se rappellera que la CMDRSM, se référant aux propos émis par l’Honorable juge Lamer de la Cour suprême du Canada dans l’arrêt Delgamuukw, craignait que la signature du traité sur l’Approche commune porte atteinte à ses droits constitutionnels (ancestraux), tout en lui faisant perdre de façon définitive toute possibilité de revendications ultérieures sur le même territoire que celui réclamé par les Innus de Masteuiatsh, Essipit et Nutashquan. La Cour supérieure a plutôt estimé que l’arrêt Delgamuukw ne crée ni règle de droit, ni obligation juridique envers la Couronne ou les peuples autochtones reconnus ou non.

Suite à ce jugement, les Métis de la CMDRSM ont la certitude que leurs droits ancestraux sont protégés par la Constitution canadienne advenant la signature du traité de l’Approche commune par les Innus et les Gouvernements. Maintenant, la question fondamentale de la reconnaissance des droits Métis qui a été posée à la Cour Supérieure, peut être débattue sans crainte. 

Pour de plus amples informations, contactez :
M. René Tremblay, porte-parole, CMDRSM, 418.693.9147
Me Daniel Côté, procureur CMDRSM, 418-543-0786
www.metisroymingan.ca

mardi, avril 08, 2008

Une tranche de l'histoire des Métis, part en fumée...



«Le régiment des Voltigeurs * et la campagne du Nord-Ouest **

J'ai été assez surprise, samedi dernier, d'entendre un militaire raconter que le régiment des Voltigeurs avait fait la campagne du Nord-Ouest. Je me suis demandée ce qu'était cette campagne. J'ai fait quelques recherches pour me rendre compte qu'il s'agissait d'une campagne dont l'objectif était de combattre la rébellion des Métis et de Louis Riel.

Le même jour, je lis dans le journal Le Soleil que

« Fort heureusement, plusieurs éléments d’importance ont pu être sauvés, comme le premier drapeau du régiment, qui a été donné aux Voltigeurs, en 1885, par la Société Saint-Jean-Baptiste, avant leur départ pour la campagne du Nord-Ouest.»

Je vais de stupéfaction en stupéfaction, c'est le moins qu'on puisse dire.

J'ai contacté l'hitorien Russel Bouchard qui a bien voulu me référer à un spécialiste du sujet, M. René Chartrand*** et qui a eu la bonté de me donner des références que je n'ai pas encore eu le temps de dépouiller entièrement.

Entretemps, je constate que la machine à propagande est toujours aussi bien huilée. Et je suis toujours dans le doute et l'angoisse. Les Canadiens français de la bonne ville de Québec en redemandent; la Société Saint-Jean-Baptiste se tait; les partis politiques regardent ailleurs... Ceux qui savent ou qui devraient savoir sont devenus muets. On ne peut tout de même pas dénoncer les Voltigeurs...

Qu'ont-ils à faire des Métis de l'Ouest et de Louis Riel qui, si on veut bien s'en souvenir, a été pendu haut et court pour avoir voulu défendre son peuple.

Et finalement, j'entends à l'émission de Homier-Roy à la première chaîne de la SRC (radio), l'historien Jacques Lacoursière affirmer que le régiment des Voltigeurs a bel et bien participé à la campagne du Nord-Ouest contre les Métis et Louis Riel.

Il n'y a plus de mots que je puisse utiliser pour décrire mon état d'âme, sauf ceux-ci : ignominie, forfaiture, trahison. Je réalise à quel point, les Canadiens français, les Québécois et les Métis ont été abusés et le sont encore. Et certains en redemandent.

Et merci à M. Bouchard et à M. Chartrand.


Marie Mance Vallée
Métisse»

dimanche, avril 06, 2008

Solidarité métisse au Québec

À Saguenay, solidarité des Métis...et reconnaissance sont à l’ordre du jour !

Vendredi dernier le 4 avril, la Communauté Métisse du domaine du Roy/Mingan ( CMDRSM) accueillait à Saguenay une délégation d’administrateurs et de conseillers des communautés métisses de la Gaspésie et de l’Estrie dans le cadre d’une rencontre qui se voulait informelle, fraternelle et symbolique. Cette rencontre qui se déroulait sous les hospices de ville Saguenay en la salle Rivière Du Moulin de l’Hôtel de Ville, se voulait plus un mini-sommet si l’on tient compte de la participation et de la pertinence des questions discutées.

En effet, une vingtaine de personnes ont constitué pour l’occasion un forum où plus de quinze points ont été discutés pour aboutir enfin sur des constats partagés et sur l’établissement d’une démarche collégiale en regard des stratégies que les communautés métisses de toutes les régions du Québec devraient mettre en place à partir de maintenant, afin d’atteindre leur objectif premier qui se veut la reconnaissance officielle des gouvernements envers le peuple Métis du Québec et envers ses communautés historiques comme ayants droits naturels en vertu de l’article 35 de la Constitution canadienne.

De l’avis de tous les participants dont M.M. Jean-René Tremblay et Marc Leblanc, respectivement président/chefs de la CMDRSM et de la Communauté de la Gaspésie, ainsi que de Monsieur Raymond Cyr, conseiller de la Communauté de l’Estrie, cette rencontre est le début d’une collaboration durable et fructueuse entre les Métis de partout au Québec. Elle constitue certes l’amorce d’un processus òu la priorité de tous et de chacun sera sans équivoque la solidarité des Métis les uns envers les autres. À suivre...

Richard Harvey
Clan Métis Lac St-Jean/Piékouagami
(CMDRSM)

mercredi, avril 02, 2008

L’Approche commune...pour ET contre !

Commentaire de Richard Harvey
L'Ascension de N.-S.,
Clan Métis Lac St-Jean/Piékouagami

L’Approche commune...pour ET contre !

« Dans les esprits, à jamais tu vivras...par les traces laissées sur ton passage. » ( anonyme)

L’Approche commune, même si elle possède à certains égards les qualités d’un essai valable quant à la cristallisation des droits fondamentaux des autochtones au Québec et au Canada, a néanmoins deux grands défauts qui grèvent dramatiquement sa portée et sa crédibilité.

Le premier, c’est d’être exclusive et « ségrégationniste » dans le sens où les notions de partage, de responsabilisation et de solidarité humaine sont absentes du concept. Et le deuxième, c’est qu’elle procède d’une vision erronée du développement et de l’accomplissement des communautés autochtones de ce pays. Une vision « intéressée » pourrions-nous dire. Une façon nouvelle et originale de protéger les intérêts des grandes corporations canadiennes et étrangères (surtout !) et des institutions économiques et politiques par l’établissement d’un partenariat exclusif avec les Innus . Les intérêts de l’ensemble n’étant plus protégés par la « masse critique » de la population soumise à la désintégration et à la déportation systématique, la porte est désormais grande ouverte à l’établissement d’un ordre économique de prédation de ressources et d’exportation de la richesse, ce que d’aucuns désignent comme une forme « hystérique » du capitalisme mondial. Une société expansionniste à outrance basée sur la croissance exponentielle, la surconsommation et le gaspillage.

Les Métis de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM) sont très certainement contre cette « Approche qui n’a de commun que le nom » justement pour ces raisons. C’est facile à comprendre. Dans la vraie vie, sur ces territoires tout n’est pas nécessairement rouge ou blanc. Nous nous opposons d’abord à ces négociations sur le fond parce qu’elles ne s’inscrivent pas dans une démarche plus large de partage, de protection et de responsabilisation par rapport à cette humanité menacée de s’appauvrir et de disparaître. Une démarche utilitaire élargie où les territoires seraient co-gérés par ceux qui l’occupent dans le respect des prérogatives de chacun. Une approche économique  « territoriale » où la productivité se mesurerait d’abord dans la capacité et l’habilité des populations qui habitent ces territoires, à satisfaire leurs besoins intérieurs pour ensuite, toujours en vertu de cette approche utilitaire optimale, satisfaire en tout ou en partie des besoins extérieurs éventuels par des échanges, des exportations et un commerce qui seraient bénéfiques et profitables pour l’ensemble des occupants du territoire. C’est au moins mille fois plus qu’un InnuAssi. C’est certainement plus complexe aussi !

En lieu et place les protagonistes nous proposent une approche « affairiste » mondialisante strictement « financiarisée » où l’économie territoriale, source d’enrichissement des collectivités locales est évacuée. Une approche où un petit segment de la population - environ 15000 Innus pour 45% du territoire du Québec - sera ultimement soumis aux pressions irrésistibles des grands marchés financiers mondiaux qui ont les yeux rivés sur les ressources incommensurables du territoire, et aux pressions politiques, légales et institutionnelles que les gouvernements envers qui les Innus seront redevables, ne manqueront ni ne cesseront d’imposer. Une approche qui donne lieu à un appauvrissement collectif, une « africanisation » progressive de l’économie de ces territoires au bénéfice du portefeuille des actionnaires, des dominants et au détriment des collectivités et des plus démunis.

Nous nous opposons aussi sur la forme que prennent ces négociations parce que ces dernières, proposées par le gouvernement du Québec et approuvées par le fédéral ont strictement pour but premier justement de renforcer ce « clivage », cette « ségrégation » entre les peuples pour donner plus de place aux États (Québec/Canada) devenus irresponsables et « aplaventris » devant les puissants oligopoles mondiaux - les compagnies minières, forestières, pétrolières, financières et autres.

L’exclusion des Métis et des autres peuples qui ont occupé, développé et protégé ces territoires depuis les premiers contacts est une disgrâce et une tache qui restera irrémédiablement incrustée dans la Mémoire collective de ces peuples, si rien ne change. C’est plus encore, un affaiblissement voire un effondrement des assises représentatives, politiques et démocratiques de l’ensemble des territoires de l’arrière-pays. Une tragédie en soi.

C’est plus qu’une négociation sur la définition d’énigmatiques droits ancestraux dont il est question ici. Plus que la réparation d’une injustice ou que la contrition. C’est plus encore que l’avenir de ce peuple – les Innus – dont il est question. C’est aussi l’avenir du peuple Métis, des Canadiens français et de tous ces autres sans qui ce pays n’existerait pas. C’est l’avenir du pays entier qui se joue présentement ; le sort de générations d’humains, Indiens, Métis, Canadiens français et autres. Cela incite plus à la réflexion qu’à la réaction spontanée il va sans dire !

Nous sommes contre cette façon de faire parce qu’on ne réplique pas au traître par la traîtrise, pas plus qu’on ne répare une injustice par l’injustice. Parce que les gouvernements doivent impérativement repenser ces négociations et refaire leurs devoirs envers tout le monde. Parce que nous devons collectivement repenser nos façons de faire et nos comportements. Parce que nous devons relever le défi de l’avenir en devenant plus responsables en regard de ce qui nous est commun : l’humanité et le territoire. Parce que nous devons mettre en commun notre expertise, notre connaissance du pays réel, celui que nous habitons, pour qu’il devienne ce qu’il devrait être. Le résultat tangible de la rencontre de deux Mondes. La démonstration d’un modèle de société et de collectivité autochtone indienne, métisse, canadienne française et autres adaptée aux grands espaces et maîtresse de son destin dans une humanité ouverte aux différences et égalitaire, dans le respect encore une fois des compétences et prérogatives de chacun.

C’est le sens à donner à la marche du peuple Métis du Québec. C’est sa mission. C’est le sens de sa prophétie. Il appartient à chacun d’entre nous d’être un maillon de la chaîne.

mardi, avril 01, 2008

Vive la Boréalie Libre !

Si vous suivez bien la lancinante valse des discussions menées par le gouvernement du Québec pour amadouer les communautés Indiennes du Québec en leur donnant un cadeau par-ci, un élargissement de réserve par-là, et trois paquets de miroirs ailleurs ; si vous suivez bien les pas de cette danse macabre, vous comprendrez vite que rien ne va plus et que le Québec est déjà tout éclaté.

Si les Indiens, les Métis et les Canadiens français des territoires situés au nord du Saint-Laurent décidaient de s'unir avec ceux de la Gaspésie, imaginez tout ce qui serait possible de faire. En moins de deux, nous pourrions déclarer l'indépendance de la Boréalie Libre et laisser dériver le reste du Québec jusqu'à Washington.

Nous pourrions enfin construire quelque chose de viable pour nos enfants, sauver notre peau et redevenir fiers. La Liberté, c'est quand même pas rien. Surtout quand on y ajoute toutes les forêts, toutes les centrales, toutes les mines, les réserves d'eau douce et la nature...

Russel Bouchard